Lutter contre la dénutrition par l’activité physique adaptée

Catherine Sartoretti-Hiegel

Responsable nationale de l’association Siel Bleu, qui a pour vocation de promouvoir la santé par l’activité physique adaptée, notamment chez les personnes âgées, en situation de handicap ou les personnes souffrant de maladie chronique.

Le Collectif de lutte contre la dénutrition : Comment luttez-vous contre la dénutrition en Ehpad ?

Catherine Sartoretti-Hiegel : L’activité physique permet de restaurer la mobilité et de prévenir le risque de chutes. Nous avons inventé des activités physiques adaptées comme la gym sur chaise, la gym Alzheimer ou la gym autour de la table, qui sont maintenant des pratiques courantes en institution. Nous parvenons à réduire le nombre de chutes à une par semestre pour chaque résident et à améliorer leur autonomie en leur permettant de réapprendre des gestes simples, comme se coiffer seul. En luttant contre la fragilité, on agit donc directement sur l’aggravation de la dépendance, et donc de la dénutrition. Alimenter une personne dénutrie ne suffit pas si l’on ne stimule pas le muscle. A contrario, faire de l’activité physique sans une alimentation adaptée n’est pas pertinent dans ce cas. C’est la mixité des deux qui a du sens pour lutter contre la sarcopénie et la dénutrition.

CLD : Et à domicile ?

CSH : Nous avons conçu un programme d’activités spécifique pour les personnes dénutries, mais il nous manque la plupart du temps le diagnostic initial du corps médical pour orienter les personnes et pouvoir ainsi les accompagner. Nous ne demandons qu’à adapter nos activités de manière plus pointue, mais nous ne pouvons le faire sans la mobilisation de l’ensemble du corps soignant.