Coronavirus, conseils de nutrition pour français confinés

Le coronavirus circule en France et nous risquons tous de l’attraper. Dans ces circonstances, bien s’alimenter et ne pas être dénutri devrait être la priorité, notamment pour les publics les plus vulnérables.

Profitez du confinement pour mettre les petits plats dans les grands !

Vous êtes confiné chez vous, seul ou en famille.

Vous faites partie des publics à risque pour le coronavirus.

Passez plus de temps derrière vos fourneaux. Pour vous faire plaisir, parce que vous avez justement plus de temps, mais surtout parce qu’une bonne nutrition vous aide à résister aux maladies infectieuses comme le covid-19

Vous pouvez adapter votre alimentation afin de vous prémunir contre le risque viral. 

Pour vous convaincre du bien fondé de notre proposition, nous avons demandé conseil au professeur Éric Fontaine. Nutritionniste au CHU de Grenoble, Eric Fontaine est le Président du Collectif de lutte contre la dénutrition.

Faut-il adapter son régime alimentaire pour mieux lutter contre le coronavirus ?

Éric Fontaine : Le coronavirus provoque une maladie infectieuse appelée Covid-19. C’est une infection respiratoire aiguë avec fièvre ou sensation de fièvre. À ce jour, certains publics sont plus vulnérables que d’autres au coronavirus (consulter la liste complète à la fin de cet article). 

Les autorités invitent ces publics fragiles à respecter un confinement strict afin de ne pas être exposés au coronavirus. En effet, compte tenu de leur âge et de leur santé, ces publics risquent de contracter une forme critique de Covid-19, celle qui nécessite une hospitalisation.  

Je leur recommande d’adapter leur régime alimentaire afin de renforcer leur organisme pour parer à l’éventualité d’une maladie infectieuse. Notre corps est plus apte à absorber l’infection s’il est bien nourri. 

En un mot : mangez riche. Protéiné. Gras.

Comment les personnes à risque peuvent-elles adopter une alimentation préventive pendant le confinement ? 

Éric Fontaine : Les personnes à risque, et notamment les plus âgées, doivent absolument manger correctement en privilégiant une alimentation riche. 

Ce n’est pas le moment de faire un régime ou de se restreindre !

Bien au contraire, si vous faites partie des publics les plus menacés par l’épidémie, mangez. Faites trois repas par jour, grignotez si l’envie vous prend. 

Le confinement nous donne l’occasion de passer plus de temps derrière les fourneaux, saisissons-là ! 

Profitez du confinement pour cuisiner. Mettez les petits plats dans les grands. Faites-vous plaisir. Redécouvrez les recettes du terroir ! 

Si vous n’avez pas beaucoup d’appétit. Optez pour des petits volumes, mais riches.

Une petite quantité de purée de pommes de terre détendue au beurre ou à la crème liquide vaut mieux qu’un saladier de chou Kalé avec un filet de citron. 

une bonne purée de pomme de terres détendue au beurre fermier
une bonne purée de pommes de terre détendue au beurre fermier

Pour aller plus loin, découvrez notre dossier : 13 conseils pour garder la santé pendant le confinement.

Comment une personne atteinte d’une maladie infectieuse et fiévreuse peut-elle s’alimenter afin d’éviter la dénutrition ? 

Éric Fontaine : Une personne malade n’a pas beaucoup d’appétit. Être fiévreux coupe complètement l’appétit. Pour bien nourrir un malade, le maître mot c’est : ne pas le forcer à manger. Le cerveau ne commande pas à l’estomac. Si vous n’avez pas faim, vous forcer à manger risque de vous faire vomir. 

Choisissez des aliments riches, simples et qui passent bien :

  • une purée avec du jambon,
  • des coquillettes au beurre
  • un bouillon de poulet. 

Évitez les plats très odorants, ils peuvent importuner le malade ou même lui donner la nausée. J’adore le bœuf bourguignon, mais l’odeur forte de ce plat savoureux n’est pas attirante pour une personne malade et fébrile. 

Si vous n’avez pas d’appétit, buvez du liquide en grande quantité pour éviter la déshydratation. De l’eau, du jus de fruits ou de la tisane

Si vous avez la nausée, le jus de citron dilué passe mieux que de l’eau pure. 

Notre alimentation nous donne-t-elle un signal quand nous sommes sur la voie de la guérison ? 

Éric Fontaine : Oui, retrouver l’appétit est un signe de guérison. Si vous avez été malade, que vous avez perdu l’appétit et que vous avez de nouveau faim, c’est très bon signe. N’attendez pas pour reprendre du poil de la bête. Mangez pour accélérer la guérison. 

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Liste des publics vulnérables et fragiles établie par le Haut Comité Santé publique

Les personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 ans et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) ;

Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV.

Les malades atteints de cirrhose au stade B au moins

Les patients aux antécédents (ATCD) cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, ATCD d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;

Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;

Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;

Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;

Les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise :

  • médicamenteuses : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive,
  • infection à VIH non contrôlé avec des CD4 <200/mn³
  • Consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques,
  • atteint d’hémopathie maligne en cours de traitement,
  • présentant un cancer métastasé

Les malades de cirrhose au stade B au moins ;

Les femmes enceintes par analogie avec les séries publiées sur le MERS-CoV et le SRAS en dépit d’une petite série de 18 cas d’infections à SARS-CoV-2 ne montrant pas de surrisque ni pour la mère ni pour l’enfant ;

Les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40 kg/m² : par analogie avec la grippe A [H1N1])